Paris inondé en 1910 – Exposition à la Galerie des bibliothèques
Voici 100 ans que Paris vivait la crue la plus importante de son histoire. A cette occasion, la galerie des bibliothèques nous propose, jusqu’au 28 mars, une exposition très intéressante, retraçant l’inondation qui a marqué à jamais l’esprit des parisiens. Cette expo s’appuie sur des photos, des vidéos, des peintures, des cartes postales, des publicités… d’époque.
Depuis le 6ème siècle, Paris vécu 65 crues exceptionnelles. L’échelle de mesure des crues à Paris se trouve au pont de la Tournelle. En Janvier 1910, le niveau atteindra 8m50, un record !
Pourquoi Paris subit sa plus grande inondation en 1910 ? Tout d’abord, l’été et l’automne 1909 furent très pluvieux et l’hiver fut rigoureux. Les sols sont gorgés d’eau ou sont gelés. De plus, les ponts (25 à l’époque) et les ports empêchent l’écoulement naturel de la seine. Enfin, Paris, ville moderne, détient un réseau souterrain de 1200km où passe les égoûts, les canalisations d’eau potable, les câbles téléphoniques… Ce réseau souterrain est relié à un tunnel du métro en chantier. Voici comment s’est engouffrée la seine dans les sous sols et les rues de Paris. La plupart des arrondissements ont été touchés : 1er, 4ème, 5ème, 6ème, 7ème, 8ème, 9ème, 11ème, 12ème, 15ème et 16ème.
Le pont Saint-Louis le 28 janvier 1910 :
De nombreux curieux s’amassent sur les ponts pour voir la montée des eaux malgré le mauvais temps (pont de l’Alma).
Les dégâts sont nombreux et impressionnants comme ici sur le boulevard Haussmann.
La gare de Lyon et la gare Saint Lazare sont encerclées par l’eau.
Pour se déplacer les parisiens utilisent la technique de Venise : des planches posées sur des tréteaux.
Oui, oui, ce sont bien des pavés qui flottent… A partir de 1880, les pavés de bois sont largement utilisés dans la capitale car ils sont plus économiques et résistants que le pavage en pierre. Malheureusement durant l’inondation ils ne résistèrent pas à la pression de l’eau ! Après cet épisode, les pavés en bois seront remplacés par le goudron.
Bien sûr, il est très difficile de se déplacer car les transports en commun ne fonctionnement plus. Les péniches ne peuvent plus ravitailler Paris car elles ne peuvent pas passées sous les ponts.
L’eau a gagné le jardin des plantes et son zoo. Les animaux les plus imposants ne pourront être déplacés. La girafe succombera à une pneumonie.
Les déchets ne pourront pas être acheminés vers les centres. Le préfet autorise alors le déversement des déchets dans la seine au niveau du pont de Tolbiac.
L’inondation fait les grands titres dans la plupart des journaux français et européens. Pour venir en d’aide aux parisiens de nombreuses soirées de charité sont organisées.
Les conditions de vie sont très difficiles… imaginez-vous un instant… le froid, l’humidité, l’absence de chauffage et de lumière, le manque de nourriture, l’insalubrité…
Le bilan est impressionnant : Les dégâts sont estimés à 1 milliard d’euros, 20 000 immeubles inondés sur les 80 000 que compte la ville et 150 000 personnes sinistrées. Mais les associations et la municipalité se mobilisent rapidement. Cette expérience contribuera 5 ans plus tard (1ère guerre mondiale) à un grande efficacité des secours.
Le 29 janvier, la décrue s’amorce mais il a fallu attendre le 15 mars pour que la Seine regagne définitivement son lit. L’avenue Ledru-Rollin lors de la décrue.
Les travaux de pompage et de décontamination commencent. Le retour à la normale ne se fera qu’en avril pour le métro et le train.
Pour plus d’images :
Adresse : Galerie des Bibliothèques – 22, rue Malher – Paris 4 – Métro 1 Saint Paul
Superbes ces anciennes images
Amitiés
Elisa, Argentine
Il y a également un site dédié avec cartographie et tout : http://www.crue1910.fr/