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Le silencio

Peggy, le 16 septembre 2011

Article rédigé par @ka_mir.

Nouveau venu dans la nuit parisienne, le Silencio n’a pas fini de faire parler de lui. Entre bar à cocktails, boîte, club privé, espace de concert, de cinéma (avec Mk2) et d’expériences nouvelles, ce nouveau haut lieu des nuits parisiennes branchées-arty, a été intégralement réalisé par David Lynch himself, à la demande du maître des lieux, Arnaud Frisch (propriétaire du Social Club voisin). L’idée : reconstituer le bar de Mulholland Drive, en lieu et place d’une ancienne imprimerie. Preuve que l’endroit est particulier : on en parle même à New York.

A l’entrée, Francis (l’un des premiers physio du Baron) accueille les guests chaleureusement, dans une ambiance « comme à la maison », plutôt appréciable après les portes parfois moins welcoming d’un Montana ou d’un Raspoutine. Mais c’est à l’intérieur que l’expérience lynchienne débute réellement, par la descente d’un large escalier noir, qui nous immerge peu à peu dans les entrailles du sol parisien. Les vibrations du Social Club voisin se font entendre, ce qui donne une ambiance toute particulière à cette longue descente, jusqu’à s’éteindre peu à peu au fil des marches, pour laisser place à la musique 80’s du Silencio. L’arrivée en bas donne l’impression d’une traversée du miroir, et d’un parachutage dans le monde mystérieux et designé de Lynch. Un plafond voûté et paré de blocs dorés conduit le visiteur au vestiaire – lieu où les cartes de membres sont retirées – puis débouche sur une magnifique pièce dotée d’un énorme bar. Le Silencio a l’élégance ultime de proposer des cocktails très pointus, avec des barmen triés sur le volet, et issus des clubs qui ont lancé la réputation de Paris sur le marché très anglo-saxon des cocktails (Prescription/Expérimental/Curio Parlor). Le bonheur est au bout des lèvres.

Le public du Silencio est assez bigarré, en âge et en look. « Il manque peut-être de mannequins » suggère une personnalité de l’art contemporain, qui salue néanmoins le positionnement différent de ce nouveau club, qui privilégie la scène arty à la faune bling-bling.

La piste de dance ressemble à un parterre de salle de concert – en nettement plus classe – et le DJ se dandine au-dessus de ses aficionados, sur une musique mi-80’s mi étrange, qui évolue avec les heures. Enfin, pour se remettre de déhanchements plus ou moins gracieux, de nombreux fauteuils en cuir blanc reçoivent les convives désireux de discuter de manière plus confidentielle.

Conclusion : une semaine après son ouverture, le Silencio ne fait pas salle comble. A l’entrée, point de queue en furie. Peut-être le système de carte de membre (qui reste à un prix accessible) permet-il de juguler les noctambules en quête d’émotion nouvelle. Tout le potentiel est cependant là pour faire du Silencio le lieu de rencontre d’un troisième type. Espérons que l’esprit arty sera conservé. Avec la programmation prévue par David Lynch en personne pour le mois d’octobre, le (bon) ton semble être donné. Affaire à suivre !

Adresse : 142 de la rue Montmartre – 75002 Paris

le_silencio

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